L’Union européenne a récemment pris une décision lourde de conséquences : mettre au ban deux citoyens européens, Xavier Moreau et Jacques Baud. Sans procès public, sans condamnation pénale, sans débat contradictoire, ces sanctions soulèvent une question fondamentale : le délit d’opinion est-il en train de réapparaître en Europe, à l’instar du maccarthysme aux Etats-unis dans les années 1960 ?
Sommaire
Qui sont Xavier Moreau et Jacques Baud ?
Xavier Moreau
Ancien officier de l’armée française, diplômé de Saint-Cyr, Xavier Moreau est installé en Russie depuis de nombreuses années. Il est le fondateur du centre d’analyse géopolitique Stratpol, où il propose des lectures critiques des relations internationales, du rôle de l’OTAN et de l’Union européenne, ainsi que du conflit russo-ukrainien. Ses analyses, souvent en décalage avec les positions officielles occidentales, lui ont valu une forte visibilité mais aussi de vives controverses.
Jacques Baud
Jacques Baud est un ancien colonel de l’armée suisse et ex-membre des services de renseignement stratégique. Spécialiste des conflits armés et du terrorisme, il a travaillé pour l’ONU et l’OTAN avant de devenir essayiste et analyste indépendant. Son approche se veut méthodique, fondée sur les faits militaires et le droit international, ce qui l’amène régulièrement à contester les récits dominants sur les conflits contemporains. Il a écrit de nombreux livres de géopolitique disponibles sur Amazon :
Quelle est la véritable stratégie des États-Unis dans cette guerre ? Quelle est la conduite russe des opérations militaires ? Quand aura lieu la contre-offensive ukrainienne ? À quoi sert l’armement occidental en Ukraine ? Qui est en train de gagner cette guerre ? Quel bouleversement du monde sommes-nous en train d’assister depuis le 24 février 2022 ? Quels sont les véritables morts du côté ukrainien et du côté russe ? Combien d’obus sont tirés de part et d’autre du front depuis un an et demi ? Pourquoi les négociations sont-elles toujours impossibles et à quel moment deviendront-elles possibles ?
Pour répondre à toutes ces questions et bien d’autres, Jacques Baud s’appuie sur les informations des services de renseignement occidentaux et sur des documents américains qui ont fuité en avril 2023. Après les best-sellers, Poutine, le maître du jeu ? Et Opération Z, dont le travail d’analyse a été salué dans le monde entier, l’auteur revient, dans ce tome 3, sur la guerre en Ukraine, en analysant les faits, rien que les faits. Qu’on soit pour ou contre l’Ukraine, on est condamné à revenir sur les terrains d’opérations et à analyser ce qui s’y déroule. Ce n’est qu’à ce prix qu’un chemin vers la paix est possible, et non en nous fondant sur nos illusions.
Jacques Baud est un ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est et ancien chef de la doctrine des opérations de paix des Nations Unies. Au sein de l’OTAN, il a participé à des programmes en Ukraine, notamment après les révolutions de Maïdan en 2014 et 2017. C’est l’auteur de plusieurs livres sur le renseignement, la guerre et le terrorisme, dont Opération Z, Poutine, le maître du jeu ?, Gouverner par les fake news, Vaincre le terrorisme djihadiste, L’Affaire Navalny, parus aux éditions Max Milo.
Quelles conséquences concrètes pour Xavier Moreau et Jacques Baud ?
Les mesures prises ont des effets immédiats et lourds :
- Gel des comptes bancaires et des biens immobiliers,
- Interdiction de déplacement sur le territoire de l’Union européenne,
- Exclusion de fait du débat public européen.
Ces sanctions ne punissent pas seulement des opinions. Elles restreignent concrètement la liberté de circuler, de travailler, de s’exprimer et d’exister dans l’espace public européen, ce qui explique pourquoi certains parlent d’une véritable mise au ban politique.
| Type de sanction | Application |
| Gel des avoirs | Oui |
| Interdiction de voyager | Oui |
| Interdiction de financement | Oui |
| Condamnation judiciaire | ❌ Non |
| Procès préalable | ❌ Non |
Une analogie historique : le maccarthysme
Cette situation rappelle, pour certains observateurs, le maccarthysme aux États-Unis dans les années 1950-1960, période marquée par la « peur rouge » et la chasse aux opinions jugées dangereuses.
L’analogie interroge : sommes-nous face à une nouvelle forme de suspicion idéologique institutionnalisée ?
Le cœur du désaccord : l’origine du conflit ukrainien
Parmi les reproches formulés figure le fait que Xavier Moreau et Jacques Baud contestent la lecture officielle selon laquelle la Russie serait l’unique responsable de l’attaque de 2022, en intégrant, dans leur analyse, le contexte géopolitique antérieur.
Le conflit en Ukraine doit absolument être pris dans sa dimension historique. En effet, les troubles remontent à la révolution de Maidan en 2012, suivie d’une guerre civile qui a fait 14 000 morts. L’invasion de la Russie en 2022 n’est qu’une conséquence de cette guerre civile et trouve son explication dans l’expansion de l’OTAN et dans le massacre de Russes perpétré par les autorités ukrainiennes dans le Donbass.
Les accords de Minsk avaient pour objectif principal de mettre fin aux combats dans l’est de l’Ukraine (Donbass) en instaurant un cessez-le-feu, en gelant les lignes de front et en ouvrant la voie à une solution politique négociée entre Kiev et les régions séparatistes de Donetsk et de Louhansk, tout en maintenant l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Plus concrètement, ils prévoyaient :
- L’arrêt des hostilités et le retrait des armes lourdes,
- Un contrôle international du cessez-le-feu,
- Une décentralisation politique donnant un statut spécial aux territoires du Donbass,
- Et une reprise progressive du contrôle des frontières par l’État ukrainien.
L’idée centrale était donc d’échanger la paix contre un compromis politique, afin d’éviter l’enlisement du conflit et une escalade militaire durable en Europe.
Or, des prises de position d’anciens responsables politiques, telles que celles de François Hollande, sont venues contrecarrer la volonté réelle de paix des Occidentaux.
François Hollande avoue que les accords de Minsk étaient faits non pas pour être respectés, mais c’est nous qui voulions gagner du temps pour permettre à l’Ukraine de se rétablir, de renforcer ses moyens militaires.
Source : François Hollande piégé par les Russes « Vovan et Lexus ».
Quelles conséquences pour la France et les Européens d’une montée de cette dérive autoritaire en Europe ?
Au-delà des cas individuels, cette affaire pose des questions plus larges :
- Syndrome du mauvais perdant : l’idée d’une Europe affaiblie par un conflit géopolitique qu’elle n’a pas maîtrisé,
- Dégradation économique : l’histoire montre une corrélation forte entre prospérité économique et libertés publiques,
- Coût humain du conflit : chaque jour, des Ukrainiens et des Russes meurent sur le champ de bataille, tandis que le débat public se referme.
Sanctions contre la Russie : la France persiste dans son délire suicidaire. Le cas emblématique de Bruno Le Maire :
L’effet Streisand avec les sanctions de Xavier Moreau et Jacques Baud par l’Europe
Ironie de la situation : ces sanctions ont le plus souvent pour effet d’accroître la visibilité des analyses qu’elles cherchaient à marginaliser. Ce phénomène, connu sous le nom d’effet Streisand, illustre les limites de la censure à l’ère numérique.
En effet, les sanctions visant à marginaliser Xavier Moreau et Jacques Baud ont produit l’effet inverse de celui recherché. En cherchant à restreindre leur visibilité, les autorités ont suscité une curiosité accrue chez le public, ce qui a entraîné une diffusion encore plus large de leurs analyses sur les réseaux sociaux, les plateformes alternatives et les médias indépendants. De nombreux internautes, jusque-là peu familiers de leurs travaux, ont découvert leurs positions précisément grâce à ces mesures de censure.
Quel devenir pour une Europe autoritaire et ses citoyens ?
Cette affaire soulève une question essentielle pour l’avenir démocratique européen : peut-on encore défendre une analyse dissidente sans risquer l’exclusion politique et sociale ?
Pour beaucoup, cette dérive autoritaire ne date pas d’hier et trouverait ses racines dans des précédents récents, notamment lors de la crise sanitaire. La crise a entraîné une centralisation croissante des décisions au sein des autorités européennes. Des décisions de plus en plus absurdes, telles que les sanctions à l’égard de la Russie, pénalisent les économies et les entreprises européennes. Les conséquences pour les citoyens européens sont une perte continue de libertés et d’achat.
Vidéo : Xavier Moreau et Jacques Baud sanctionnés par l’Europe pour leurs opinions
Foire aux questions (FAQ) sur les sanctions visant Xavier Moreau et Jacques Baud par les autorités européennes
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Le 21 février 2022, huit ans jour pour jour après le coup d’État de Maïdan, Vladimir Poutine reconnaissait les deux républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. C’est une opération de grande envergure qui démarra trois jours plus tard, permettant au contingent russe, pourtant en large infériorité numérique, de s’emparer et en seulement deux mois de la totalité des rives de la mer d’Azov. Le succès de cette campagne éclair a amené Kiev immédiatement à la table des négociations. Mais Londres et Washington ne l’entendaient pas ainsi et entraînèrent l’Occident dans une guerre, perdue d’avance, contre la Russie.
Votre avis sur les sanctions infligées par l’Europe à Xavier Moreau et Jacques Baud nous intéresse :
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Xavier Moreau, Jacques Baud, nous sommes avec vous. Merci pour votre travail sur Stratpol
Merci pour eux. Ils le méritent. Bonne soirée