Dans le secteur privé, dès qu’un salarié travaille au-delà de 35 heures hebdomadaires, à la demande explicite ou implicite de l’employeur, ces heures sont comptées comme des heures supplémentaires. Ces heures, obligatoirement mentionnées sur la fiche de paie, ouvrent droit à une majoration salariale ou à un repos compensateur. Cependant, les salariés en forfait annuel en jours et les cadres dirigeants échappent au régime des heures supplémentaires.
Le décompte des heures supplémentaires obéit à des règles strictes : elles se calculent à la semaine, sans dépasser 10 heures par jour ni 48 heures par semaine (ou 44 heures en moyenne sur 12 semaines). Un contingent annuel de 220 heures s’applique par défaut, au-delà duquel l’employeur doit accorder une contrepartie obligatoire en repos (COR) et consulter les représentants du personnel. Les conventions collectives de certains secteurs, comme le BTP ou les transports, peuvent prévoir des dispositions spécifiques sur ce sujet.
Enfin, les heures supplémentaires bénéficient d’une fiscalité allégée : exonération partielle de cotisations salariales, déduction forfaitaire pour l’employeur, et, en cas d’accord collectif, possibilité de remplacement par un repos compensateur. Connaître ces règles, c’est garantir une juste application du droit du travail pour le salarié comme pour l’employeur.
Sommaire
Heures supplémentaires : définition précise pour le secteur privé
Dans le secteur privé, toute heure de travail accomplie à la demande de l’employeur au-delà de la durée légale du travail hebdomadaire fixée à 35 heures constitue une heure supplémentaire.

Chaque heure supplémentaire ouvre droit pour le salarié à une contrepartie, sous forme de majoration de salaire ou de repos compensateur. Elle doit obligatoirement être mentionnée sur le bulletin de paie.
Salariés du privé : qui est éligible aux heures supplémentaires ?
Tous les salariés du secteur privé peuvent être amenés à effectuer des heures supplémentaires, à l’exception :
- Salariés soumis à un forfait annuel en jours ou en heures,
- Cadres dirigeants, au sens de l’article L. 3111-2 du Code du travail.
Les cadres dirigeants ne sont pas soumis aux dispositions des titres II et III. Sont considérés comme ayant la qualité de cadre dirigeant les cadres auxquels sont confiées des responsabilités dont l’importance implique une grande indépendance dans l’organisation de leur emploi du temps, qui sont habilités à prendre des décisions de façon largement autonome et qui perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés des systèmes de rémunération pratiqués dans leur entreprise ou établissement.
Certaines professions bénéficient de règles spécifiques fixées par leur convention collective, notamment dans le BTP ou les transports. Ces dispositions peuvent concerner le décompte, les majorations et les limites d’heures supplémentaires. Il est donc impératif de se référer à la convention collective applicable.
Comment mettre en place les heures supplémentaires dans le secteur privé ?
Les heures supplémentaires sont effectuées :
- Soit à la demande expresse de l’employeur (écrite ou orale),
- Soit avec l’accord du salarié, en fonction des besoins de l’entreprise.
Obligation du salarié :
Le salarié est tenu d’accepter les heures supplémentaires demandées, sauf abus manifeste de l’employeur (par exemple, absence d’information préalable suffisante).
Précision :
Lorsqu’un salarié informe son employeur d’un surcroît d’activité, et que celui-ci ne s’y oppose pas expressément, cela vaut acceptation tacite de l’exécution d’heures supplémentaires. Celles-ci devront donc être rémunérées ou compensées.
Secteur privé : règles de calcul et décompte des heures supplémentaires
Décompte hebdomadaire
L’employeur calcule les heures supplémentaires sur la base de la semaine civile. Par ailleurs, le salarié ne doit pas dépasser :
- 10 heures de travail par jour,
- 48 heures par semaine (maximum absolu, porté à 60 heures dans des situations exceptionnelles et temporaires prévues par décret),
- 44 heures par semaine en moyenne sur 12 semaines consécutives.
Important :
Sauf disposition conventionnelle contraire, l’employeur n’intègre pas les jours fériés chômés et les congés payés dans le temps de travail effectif pour calculer les heures supplémentaires.
Le contingent annuel
Au-delà de la durée de travail hebdomadaire maximale, un contingent annuel d’heures supplémentaires est applicable. Ce contingent est :
- Fixé par accord collectif d’entreprise ou de branche,
- À défaut, déterminé à 220 heures par salarié et par an.
Dépassement du contingent :
Si ce plafond est dépassé :
- L’employeur doit consulter le comité social et économique (CSE),
- Chaque heure supplémentaire accomplie au-delà ouvre droit à une contrepartie obligatoire en repos (COR).
Exceptions au contingent :
Le contingent annuel ne tient pas compte de certaines heures supplémentaires, notamment celles effectuées en cas d’urgence ou celles ouvrant droit à un repos compensateur équivalent. Par exemple :
- En cas d’urgence (sauvetage, prévention d’accident, réparations urgentes),
- Lorsque les heures ouvrent droit à un repos compensateur équivalent.
Quelles compensations pour le salarié ?
La majoration salariale
Sauf accord collectif plus favorable, la majoration légale est :
- +25 % pour les 8 premières heures supplémentaires de la semaine (de la 36ᵉ à la 43ᵉ heure),
- +50 % pour les heures suivantes.
L’employeur calcule la majoration à partir du salaire brut horaire.
Le repos compensateur de remplacement (RCR)
Par accord collectif, il est possible de remplacer tout ou partie de la rémunération majorée par un repos compensateur équivalent. En l’absence d’accord :
- Si l’entreprise ne possède pas de délégué syndical, la mise en place du RCR est possible sous réserve de l’absence d’opposition du CSE,
- L’employeur peut adapter les modalités d’attribution et de prise du repos après avoir consulté le CSE.
La contrepartie obligatoire en repos (COR)
Obligatoire pour toutes les heures accomplies au-delà du contingent annuel :
- 50 % des heures supplémentaires excédentaires en COR pour les entreprises de 20 salariés au maximum,
- 100 % pour les entreprises de plus de 20 salariés.
Si le contrat de travail prend fin avant que le salarié ait pu bénéficier de sa COR, celui-ci perçoit une indemnité compensatrice.
Modalités pratiques du COR :
- Dès que le droit à la COR atteint sept heures, le salarié peut poser une journée ou une demi-journée de repos,
- Le salarié doit formuler sa demande de repos au moins sept jours avant la date prévue, en indiquant la date et la durée souhaitées.
- L’employeur doit répondre sous sept jours. En cas de désaccord, l’employeur doit accorder le repos demandé dans un délai maximal de deux mois.
Heures supplémentaires : avantages fiscaux les salariés du privé
Les heures supplémentaires bénéficient d’un allègement fiscal partiel :
- Réduction de cotisations salariales pour le salarié (y compris pour les heures complémentaires des temps partiels),
- Déduction forfaitaire des cotisations patronales, dont le montant varie selon la taille de l’entreprise.
Foire aux questions (FAQ) sur les heures supplémentaires pour le secteur privé
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